Nous voilà partis pour cette nouvelle saison à bord de Perfect Day. Cette année nous irons, si tout va bien, jusqu’à Tromsø en Norvège, où nous espérons aller depuis si longtemps.

Après être partis de Pornichet, nous nous arrêtons à Lorient, plus précisément à Kernével, port que nous connaissions bien puisqu’il avait été notre premier port, avec Puerto Eden, notre précèdent bateau que nous aimions tant. C’est avec Puerto Eden qu’était né, pour nous deux, le projet de partir faire le tour du monde en bateau.

Nous passons le Raz de Sein le 27 mai pour la première fois, c’est toujours un passage qui remplit les marins d’inquiétude. Ce sera à l’étale, comme il se doit pour éviter tourbillons et déferlantes. Un savant calcul de marées, courants et vents nous fera le passer tranquillement. Ouf!

Puis c’est le Rail d’Ouessant, autre obstacle de notre traversée vers les Scilly.

Hubert se fera rappeler à l’ordre par la surveillance du rail, qui veille sur la navigation et qui appellera à la VHF sur le 16, pour nous dire d’être prudent au moment de traverser!

Nous arrivons aux Scilly le 28 mai, sous un beau soleil et nous y resterons quelques jours, le temps de profiter de ces magnifiques paysages soignés, «so British», et l’occasion de sortir nos supers vélos pliants, made in England!

C’est l’occasion de commencer à écumer les Pubs, le Mermaid, pub mythique pour les marins.

Puis, cap sur le Pays de Galles, et ses oiseaux et phoques sur Skromer Island.

Et les dauphins entre le Pays de Galles et l’Irlande.

Et Enfin Dublin dans une super marina (Dun Loaghaire, prononcer Dun Loery)

Quelques jours de déambulations dans les rues dublinoises, quelques passages dans les pubs, quelques visites incontournables. Et même la surprise d’assister à un match de Cricket, auquel nous n’avons bien entendu, rien compris.

Après avoir laissé les Tavernier à Dublin nous avons été un peu pris par le temps, il nous fallait remonter vite vers le nord pour s’abriter, un joli coup de vent s’annonçait dans le nord de l’Irlande et de l’Ecosse. Il s’agissait d’ALEX, première tempête tropicale qui s’est progressivement intensifiée en arrivant dans l’Atlantique nord.

Cela nous a rappelé notre départ des Bermudes pour notre transat retour, l’année dernière à la même époque. Il s’agissait alors, d’ANNA.

Nous avons donc navigué trois journées de suite, avec la lumière du jour de 5h du matin à 22 h le soir, en nous arrêtant tout d’abord à Dundrum Bay en Irlande du Nord.

Puis à Port Ellen à Islay en Ecosse

Enfin Oban où nous avons trouvé une place au port, un peu de repos et surtout un sympathique plateau de Fruits de mer au « Waterfront Fishouse Restaurant ».

Que dire de ces premières impressions Ecossaises : Les paysages sont superbes, toutes les nuances de gris existent, du plus sombre des cotes au gris perle des nuages, et puis tout d’un coup, le soleil pointe son nez et découvre le vert du rivage ou le bleu d’un petit coin de ciel, alors tout s’éclaire et s’approfondit.

Nous avons eu pas mal de vent, permettant une navigation à la voile, souvent, mais pas toujours. Entre les iles, le vent tourne et retourne, s’intensifie au passage des ondées, qui sont bien évidements incontournables, ici vous l’aurez compris.

Le canal Calédonien

Compte tenu de ces dépressions qui s’enchainent sur le Nord de l’Ecosse et qui nous auraient empêché de naviguer, nous avons pris la décision de passer par le canal mythique dont rêvait Hubert depuis si longtemps, le Canal Calédonien qui traverse l’Ecosse d’Ouest en Est de Fort William à Inverness.

Nous sommes donc arrivés par l’entrée Ouest du canal la veille de l’arrivée d’Alex sur les côtes Ecossaises.

Les rafales commençaient à monter lorsque nous sommes entrés dans la première écluse le 9 juin vers 16 h.

Drôle d’expérience…

Sur le canal on ne navigue que lorsque les Sea Lock keeper travaillent, soit de 8 h à 17 h.

Les escaliers de Neptune seront donc à notre programme le lendemain de notre arrivée.

Les escaliers de Neptune c’est une succession de 9 écluses que nous passons step by step.

Devant nous, une grosse navette de surveillance des eaux Ecossaises et à coté un voilier Ecossais aguerri au passage des écluses, un peu moqueurs de mes atermoiements à ne pas lancer suffisamment bien les aussières (ropes en anglais) au lock keeper.

Surtout que cela est quand même un peu stressant, une écluse, c’est de hauts murs de pierres, de grosses portes en acier qui font beaucoup de bruit, des kilos d’eaux qui s’échappent, des courants importants dus aux mouvements d’eaux, et surtout ces fameuses rafales de vent qui soufflent de plus en plus.

Il y a en tout 29 écluses, le canal fait une centaine de kilomètres, avant chaque écluses il y a des pontons pour s’amarrer en attendant leur ouverture.

Entre les écluses il y a,

le canal qui demande une constante attention à la barre,

les ponts tournants,

et les Lochs : le Loch Lochy d’abord’ puis le Loch Oich, et le dernier, le fameux Loch Ness que nous avons traversé à la voile, parfois sous 25 kts.

Nous n’avons pas croisé Nessie, c’est dommage, peut-être la prochaine fois !