Les hésitations de Perfect Day le

Nous sommes de retour à la Martinique, dans un mouillage devant Saint Pierre, sur la côte Caraïbe de l’île, bien protégés pour l’instant, et plutôt au calme.

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Ce serait un peu comme d’habitude si les nouvelles de l’évolution du Covid19 et des mesures de confinements ou de fermeture des frontières consécutives, ne réalimentaient pas en permanence nos interrogations sur la suite.

Notre situation n’est bien entendue pas la pire qu’il soit, mais c’est sous un angle probablement un peu différent que nous voyons les choses depuis les Caraïbes. Non pas parce que les mesures de confinements seraient différentes, elles sont -dans les Antilles françaises – rigoureusement les mêmes qu’en métropole, mais parce que le fait de vivre sur un bateau pour une longue durée change un peu la donne.

Notre mode de vie nous impose, de manière permanente une certaine distance au monde, le bateau étant une cellule autonome qui n’a de contact avec l’extérieur qu’assez sporadiquement. Alors oui, le confinement COVID nous empêche d’aller au restau, au musée, de faire des randonnées… Cela limite nos activités mais ne change pas radicalement notre vie. On bouquine (Nat), on bricole (Moi) un peu plus, on se baigne plus souvent au cul du bateau et moins souvent à la plage… on ne prend plus l’apéro sur les bateaux amis, mais on échange des infos par téléphone, Whatsapp, facebook… So what ?

En fait, c’est la perspective moyen-long terme qui est compliquée.

Déjà, on ne pense pas qu’il va être possible de rentrer en France, en Avril comme prévu, pour régler nos petites affaires et voir parents, enfants et amis. Pas très différent de ce qui est vécu en Métropole, sauf qu’on ne les a pas vus depuis bientôt six mois.

La difficulté qui se pose de manière plus complexe est que l’on ne pourra pas rester longtemps au même endroit, mais que l’on ne peut aller nulle part. Et même s’il est possible que la situation se débloque à moyen terme, on a aucune idée du sens ni de l’échéance de cette amélioration.

On ne pourra pas rester longtemps au même endroit car à partir de mi-Juin, la saison des cyclones débutera créant une grande zone « interdite » sur l’ensemble des Caraïbes. Du Vénézuéla au Sud, jusqu’à la Floride au Nord. Autant dire que rester dans les Antilles Françaises pendant cette période là n’est pas une perspective très rassurante. Il y a de grands débats entre plaisanciers entre ceux qui choisissent de fuir en fonction de la trajectoire probable d’un cyclone, et ceux qui prévoient de rester amarrés au quai en priant… c’est un peu la peste ou le choléra.

Si nous choisissons malgré tout cette option, on laisserait Perfect Day à la Marina du Marin, qui est un « trou à cyclones », et on rentrerait en France (si on peut). On a fait une demande de place à la Marina, mais sachant qu’il y a 20 fois plus de bateaux sur la zone que de places de port à peu près sécures…

Nous avions prévu (avant COVID) de poursuivre notre voyage vers le Canada, via les USA. Les deux ont bien entendu fermé leurs frontières, et notre RV à l’ambassade USA pour les visas B1 B2 nécessaires aux navigateurs a été annulé. On pourrait faire le pari de la réouverture de la frontière Canadienne avant Juillet, et ainsi quitter la zone Antilles pour rejoindre Hallifax via les Bermudes, mais on n’y croit pas. La route vers le Nord est donc compromise.

Il y a bien une échappatoire vers la Guyane Française qui continuera probablement à accepter les bateaux sous pavillon Shengen, mais aller se réfugier durablement là-bas n’enthousiasme pas  la capitaine. Les autres options Amérique Centrale ou du Sud souffrent du même risque que l’option Nord : butter sur des frontières fermées, mais aussi de la piraterie. Nous avions depuis le début exclu ces zones à risque de notre voyage.

Après leur passage dans les Caraïbes, les tourdumondistes sont nombreux à aller vers les Marquises via Panama. Mais, pas de bol, les autorités du canal de Panama, qui ne tolèrent habituellement les plaisanciers qu’à titre de service, ont fermé le canal à cette activité. Seuls les bateaux qui ont réservé et payé leur passage sont désormais autorisés à passer après une quarantaine.

Nous échangeons beaucoup avec des bateaux amis qui sont dans la même situation que nous, et l’option très majoritaire (parmi cet échantillon non représentatif) est le retour en Europe. Avec là aussi une difficulté nouvelle : les Açores qui permettent habituellement une escale à mi-chemin sont fermés. C’est donc une transat de 3700 Nm à faire d’une traite. Et autant à l’aller, depuis les Canaries jusqu’en Martinique c’était une piste bleue, autant le retour ça peut ressembler par moment à un champ de bosses.

(Au passage, s’il y a des candidats équipiers expérimentés pour ces 22 à 26 jours de traversée…)

Alors les cargos spécialisés dans les déplacements de bateaux sont pris d’assault.

Nous, on envisage la transat retour, vers la Rochelle, avec une certaine excitation de mon coté, et nettement moins d’envie chez Nathalie.

Et ensuite, pourquoi ne pas mettre notre voyage entre parenthèses le temps de cette crise,

Bien entendu, l’évolution de la pandémie et des mesures nous fera régulièrement revoir notre copie.

On vous embrasse.

19 réflexions sur “Les hésitations de Perfect Day le

  1. Bonjour. Il est sur que des questions se posent….la plus sage serait de rentrer en France…. Courage à vous et surtout attention.. Daniel perrier

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    1. Hello tous 2
      Je me garderai bien de formuler un conseil quant aux options de voyage et de route, n’ayant aucune compétence en navigation nautique. Mettre le bateau en cale sèche sous abri quelque part et rentrer en avion depuis FdF en attendant le retour à la normale serait il une hypothèse absurde?
      Amitiés et biz
      Robby

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  2. Hello tous 2
    Je me garderai bien de formuler un conseil quant aux options de voyage et de route, n’ayant aucune compétence en navigation nautique. Mettre le bateau en cale sèche sous abri quelque part et rentrer en avion depuis FdF en attendant le retour à la normale serait il une hypothèse absurde?
    Amitiés et biz
    Robby

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    1. Non, ce n’est pas absurde, mais il y a très peu de places au sec, aucune sous abri.
      Au sec, le bateau est plus exposé encore qu’à flot. C’est pour celà que l’on privilégie l’option à flot au Marin pour rentrer nous même en France en avion.
      Mais je ne suis pas du tout certain que l’on aura une place…
      Les autres marinas ne sont pas assez safe. L’alternative est donc le retour, ce qui en soi n’est pas très compliqué.
      Un tour du monde en bateau n’était plus une aventure tant les routes étaient balisées et utilisées par des centaines de bateau, ça le redevient! 😂

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  3. Hello tous 2
    Je me garderai bien de formuler un conseil quant aux options de voyage et de route, n’ayant aucune compétence en navigation maritime . Mettre le bateau en cale sèche sous abri quelque part et rentrer en avion depuis FdF en attendant le retour à la normale serait il une hypothèse absurde?
    Amitiés et biz
    Robby

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  4. Coucou les chers pti loups
    D’après ce que je lis, il me semble que la décision est prise… Ce serait retour en France en une seule fois, transat avec le super bateau. La question reste : à quel moment est ce le moins dangereux. Le truc un peu crétin, quand vous serez de retour, on ne pourra même pas faire la fiesta, et quand il y aura une levée du confinement (ça m’étonnerait que ce soit avant deux mois et ce sera sans doute progressif), on vous verra repartir. bon courage et plein de bisous. Daniele

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    1. Coucou Danièle, les choses sont pas si simples, une transat retour sans escales c’est vraiment un peu chaud. Mais à priori la saison est en mai juin. Si on a une réponse favorable de la Marina pour laisser le bateau au Marin alors on fera ce choix là…
      Wait and see.
      Stay safe.
      😘😘😘

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      1. Oui. On va dire que soit vous aurez de la place soit DEUX coéquipiers super expérimentés 😊de la chance quoi !

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  5. Bonjour Hubert et Nathalie,
    En aout dernier, nous avons rencontré un couple qui voyageait sur un Irwin 54. Pour laisser passer la saison cyclonique, ils se sont posés à Cartagene des indes en Colombie. A les écouter, l’escale était parfaite, avec des chantiers performants et très abordables (mais vous n’en avez guère besoin) puisqu’ils en profitaient pour faire une refonte complète du bateau. ils doivent être repartis, mais je vais essayer de vous passer leur carte par instagram ou mail.
    Maintenant, reste à savoir s’il est possible d’atterrir à Cartagène ( c’est très sympa).
    Je ne rejetterais pas complètement l’idée de la Guyane qui est différente des Antilles, mais c’est à voir.
    Bon courage, baignez vous bien, savourez le rhum, et patientez pour renter dans notre beau pays qui n’est pas au mieux de sa forme.
    Nous espérons que toute votre famille va bien. PROFITEZ.
    JP DECHEN

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    1. Merci Jean Pierre,
      La Colombie, qui est bien hors zone cyclonique, a fermé ses frontières, y compris maritimes le 19 Mars.
      Coté Guyanais, je ne connais que la marina de Desgrade des cannes, trois vagues pontons sur le fleuve au milieu du port de commerce…
      Revoir la Guyane me tenterait bien, si on peut faire des ballades sur les fleuves, en forêt ou aux iles du salut. Par contre être confiné à Desgrade des Cannes… pfft.
      Je reste preneur, si tu as, des cordonnées de l’Irwin pour Cartagene, si la Colombie s’ouvrait et que le Canada restait fermé, ce serait une bonne solution.
      J’imagine que Marco et Vick sont allés se confiner à Lorgues?
      Bises à vous tous
      H&N

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  6. Maxime et moi pensons souvent à vous en cette période de confinement et cela n’est pas simple pour vos découvertes ! Vos échanges ! Bref l’Aventure (avec un grand A)
    De tendres bisous

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  7. On pense très fort à vous deux et on vous envoie plein de courage tout confiné que nous sommes mais en plein air malgré tout
    Gros baisers

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  8. Bonjour à vous deux, Hubert que je connais et Nat que je découvre au fur et à mesure de la lecture de ce blog ( merci à Robby de m’avoir transmis le lien !).
    De mon coin de Bretagne un peu perdu, le blog faisait vraiment ‘Aventure’ au début …Ah les baleines à bosses, nager avec les dauphins (paraît qu’il y en a des roses si vous pouvez remonter les fleuves … En Amazonie, du moins !), et des tortues ces ‘vaches de mer’ (y’a t-il des veaux marins ?) …
    Faut reconnaître que la partie remplie par la fille d’Hubert montrait un peu d’anxiété et que les questions que vous vous posez concernant votre route de retour prouvent que la vie n’est pas un long fleuve tranquille en cette période.

    Bon courage à vous deux et tenez le cap. Je continuerai à suivre les péripéties du Perfect Day.

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  9. Coucou les navigateurs
    Vos interrogations concernant votre retour en France sont pertinentes et nous rassurent, Maxime et moi, car nous étions inquiets pour vous face à ce Corona virus mondial !
    Nous pensons très fort à vous
    Nous vous embrassons tendrement
    Maxime et Virginie

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    1. On a désarmé et amarré Perfect Day au Marin, en Martinique, il est prêt à affronter, dans de bonnes conditions de sécurité, la saison cyclonique.
      Nous sommes ensuite rentrés, il y a une semaine, en France et sommes installés à St Rambert, confinés avec quatre de nos enfants.
      Nous allons rester en métropole jusqu’à début Novembre, le temps que tout cela se tasse un peu, et puis que l’on puisse re-naviguer dans les Caraïbes, après les cyclones.
      Plein de bises.

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